Rogers communications a mis fin à son lock-out de 9 jours des 26 techniciens grâce à l’intervention rapide de la section locale 213 de la FIOE. Les techniciens ont voté pour se syndiquer l’année dernière et les négociations s’amorcèrent en juin 2024.
Rogers a proposé une convention collective d’un an rétroactif de 10 mois qui prévoit de couper les salaires de 24 %, de réduire les avantages sociaux, de réduire le temps de vacances et d’éliminer le REER collectif (lire l’article en anglais ici). En même temps, l’entreprise a augmenté le salaire de 5 % aux employés non syndiqués, une tactique reconnue pour décourager la syndicalisation. Les travailleurs ont rejeté l’offre à l’unanimité. Rogers a ensuite demandé au tribunal administratif du travail à Vancouver d’ordonner un nouveau vote de ratification sur une autre convention collective médiocre, ce qui a rapidement été refusé par le ministre fédéral de l’Emploi et des Familles, Steven MacKinnon.
Le géant des télécommunications a déclaré 20 milliards de dollars en recette en 2024. Dans la divulgation des résultats du 4e trimestre de l’entreprise, le président et chef de la direction Tony Staffieri souligne que l’entreprise figure parmi les meilleurs résultats du secteur depuis les dernières 3 années (lire l’article en anglais ici). Or, au lieu de négocier de manière juste en date du 19 mars, Rogers a mis en lock-out les travailleurs et a retardé le progrès des négociations.
Le local 213 de la FIOE a réagi par déposer une plainte pour pratique de travail déloyale, alléguant que Rogers a participé à une « négociation superficielle » sans réelle intention de parvenir à un accord. Un cas similaire a eu lieu en 2017 lorsque Ledcor a mis en lock-out des employés en Colombie-Britannique (lire l’article en anglais ici).
En date du 27 mars, Rogers a envoyé une lettre à la section locale 213 pour mettre fin au lock-out.
« Rogers est arrivé à la table avec une proposition médiocre tout en augmentant le salaire des travailleurs non syndiqués », déclare Jim Lofty, gérant d’affaires de la section locale 213 de la FIOE. « Ce n’est pas une question de compensation. Il s’agit d’une question de contrôle. » Les syndicats assurent le traitement équitable et les gains à long terme, alors que les entreprises se fient aux mesures incitatives à court terme pour conserver le pouvoir.
L’industrie des télécommunications au Canada est contrôlée par Rogers, Bell et Telus, qui représentent 90 % du marché, « The Big Three ». Rogers a lui seul représente 30 %. La section locale 213 représente les employés de Rogers dans d’autres régions en C.-B. et constate un intérêt grandissant des techniciens à la recherche d’un salaire équitable et d’une sécurité d’emploi.
La FIOE se tient au côté de ces travailleurs et reste déterminée à obtenir une première convention collective équitable. Nous demandons à Rogers de retourner à la table de négociation avec une proposition réaliste.