
Après deux décennies de croissance constante, l’unité de la signalisation routière de la section locale 258 à Vancouver en Colombie-Britannique était en plein essor, à tel point que le syndicat au cours des dernières années jonglait avec plus de 20 conventions collectives pour un travail en grande partie identique.
« C’était beaucoup à gérer », déclare le gérant d’affaires Cody Gatzke. « Nous étions constamment en négociation. »
Mais en 2023, M. Gatzke et son personnel ont atteint un objectif que le local s’est fixé au début des années 2000 : négocier une convention collective cadre pour le secteur de la signalisation routière.
Le pacte couvre 17 chefs d’entreprises et environ la moitié des 600 signaleuses routières et des signaleurs routiers du local. Les autres travaillent pour le plus grand employeur, Universal Group, qui dispose d’une convention collective indépendante; cet accord même est simplifié, car il relie ce qui était auparavant 4 conventions collectives régionales.
Bénéficiant autant la main-d’œuvre que les employeurs, cette convention collective cadre est de bon augure, car ce mois-ci, les parties ont commencé à discuter de son renouvellement. Le pacte en vigueur expire le 31 décembre.
« La consolidation a uniformisé les règles du jeu parmi les employeurs signataires en matière de salaire et de conditions de travail », dit-il. « Nous serons capables d’obtenir des augmentations salariales considérables, d’améliorer les avantages pour la santé et le bien-être et d’améliorer les salaires majorés. Un technicien expérimenté de la signalisation routière dans notre syndicat peut maintenant gagner 37 $/heure. »
Ces travailleurs sont envoyés à travailler sur tous les fronts, comme : des projets de services publics, des travaux routiers ou d’accidents, des débris causés par des tempêtes et des lignes électriques endommagées, en plus des spectacles, des jeux de balles et d’autres évènements où de millier de véhiculent convergent.

Leur travail est ingrat et risqué : ils protègent les zones de travail à l’aide des cônes orange alors que les véhiculent passent à toute vitesse et brandissent les signaux « arrêt » et « ralentir » qui suscitent souvent la colère chez les automobilistes. Il est fréquent pour un travailleur de passer d’un emploi à un autre à la recherche de meilleures conditions, plusieurs d’entre elles et eux se font attirer par des employeurs en concurrence.
Cependant, M. Gatzke et d’autres disent que la convention collective cadre aide à stabiliser l’industrie, à réduire le débauchage et à mettre fin à l’animosité entre la main-d’œuvre en raison de la disparité des salaires et des avantages sociaux.
« Finalement, tout le monde est égal », exprime April Wolsynuk, une déléguée syndicale du local 258 qui possède 16 ans d’expérience dans la signalisation routière. « Il n’y a plus cette mentalité “je suis meilleur que toi”. Aucune entreprise n’est meilleure qu’une autre. Nous effectuons tous le même travail et nous ne voulons que retourner à la maison en toute sécurité. »
Les premiers membres de ce secteur, à peine 10 membres, du local 258 proviennent d’un plus petit local qui s’est amalgamé en 1990. Les leaders du local ont donc saisi l’occasion et ont jeté leur dévolu sur les entrepreneurs de la signalisation routière qui travaillaient pour BC Hydro.
En 2002, alors que l’unité comptait de plus en plus de membres, le gérant d’affaires Doug McKay a lancé l’idée d’une convention collective cadre, mais les tentatives hâtives ont échoué.
20 ans plus tard, quand M. Gatzke a pris la relève de M. McKay, il a trouvé une ébauche d’une convention collective cadre vieille de 10 ans. Lui et l’assistante gérante d’affaires Dayna Gill, étant elle-même signaleuse routière, étaient déterminés à la concrétiser.
Ils se sont inspirés de la convention collective cadre des employeurs de monteurs de lignes qui date des années 80. Une des entreprises de lignes comptait une division de signalisation routière et plusieurs employeurs de signalisation routière uniquement connaissaient bien le succès de la convention collective des monteurs de lignes qui couvraient 40 signataires.
« Ces propriétaires ont contribué à concrétiser le concept d’une convention collection cadre », formule M. Gatzke. « Ils ont aidé à convaincre d’autres employeurs et à obtenir leur participation. »
Bien que le poste de signaleur routier soit compris dans quelques entreprises de services publics et de lignes, jusqu’à présent, c’est plus tôt rare pour les sections locales canadiennes et américaines de représenter les employeurs indépendants de cette industrie.
Mme Gill, qui fera partie du personnel du Premier District à compter du 1er août est maintenant organisatrice syndicale principale à l’internationale pour l’Ouest canadien, a l’intention de changer la donne; elle a hâte d’aider les sections locales canadiennes à syndiquer les unités de signalisation routière.
« C’est vraiment captivant », dit-elle. « C’est une chose que j’ai toujours faite ici, mais maintenant je peux le faire sur une plus grande échelle. Ce métier est une excellente carrière et c’est aussi une bonne façon de faire augmenter le nombre des membres des sections locales de la FIOE. »
Le vice-président international du Premier District, Russ Shewchuk, est tout à fait d’accord.
« J’ai mis au défi toutes les sections locales du Canada à faire preuve d’originalité lorsque le temps est venu de syndiquer et d’augmenter le nombre des membres », prononce M. Shewchuk. « Le local 258 a tout compris. Il a réuni le leadership, a remis en question le statu quo et a exécuté un plan qui a simplifié leur effort, mais a aussi renforcé leur représentativité. Cette action audacieuse fait avancer notre syndicat et permet d’atteindre plus de membres d’une manière importante. »
*Cet article a été publié à l’origine dans la publication du Electrical Worker en ligne du mois d’août.
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